4 Septembre 2010
Les nouvelles directives européennes ont quelque peu modifié le paysage des vins français, depuis août 2009.
Si certains ne se sentent que peu concernés par ces petits changements, d’autres, comme l’Anivin de France (Association Nationale Interprofessionnelle des Vins de France), ont saisi la balle au bond, pour profiter des nouveaux atouts, mis à leur disposition.
L’Anivin est en charge de la promotion, de la nouvelle catégorie, les vins « sans indication géographique » (sans IG), qui remplace la gamme des vins de table.
Donc depuis août 2009, non seulement cette gamme a changé de nom, mais elle est désormais autorisée à inscrire sur l’étiquette : les cépages et le millésime, puisque cela n’était pas possible avant.
Les vins sans IG correspondent à la plus basse catégorie de la classification française. Les producteurs de ces vins sont peu ou pas limités quant aux choix de viticultures, de traitements œnologiques, d’assemblages, et méthodes d’élevage ; je ne dirai pas qu’ils peuvent tout faire, cependant, ils bénéficient d’une marge de manœuvre très vaste, par rapport aux vins soumis à l’appellation d’origine (A.O.Contrôlée ou A.O.Protégée).
Les mentions de cépages et de millésime sont des éléments valorisant le produit, aussi ils deviennent des atouts non négligeables, pour améliorer l’image des vins sans IG, aussi bien au national, qu’à l’international.
Et pour compléter la mise en avant de ces atouts, l’Anivin a choisi comme accroche : « Vin de France ».
Au national, leur démarche est d’éduquer les consommateurs à la notion de cépages, puisque ce critère est presqu’insignifiant aux yeux des consommateurs français, qui privilégient la notion de terroir et donc du lien à l’origine avec un territoire déterminé.
Alors que les consommateurs étrangers du nouveau monde ont pour principal critère d’achat, pour ne pas dire le seul, le choix du ou des cépages.
Rappelons que les vins du nouveau monde sont généralement identifiés sous l’alliance cépages-marque ; ce que souhaite développer l’Anivin.
Ce qui m’amène à leur démarche à l’international, par ce biais, il s’aligne sur l’offre des vins du nouveau monde, par des produits attractifs en terme de coût, par la mise en avant des cépages et l’identification claire « Vin de France », qui sans doute, est l’élément le plus valorisant du produit, puisque les étrangers ont beaucoup d’affection pour nos vins, que ce soit quand ils les consomment, ou quand ils les offrent, il y a cette espèce de fierté de pouvoir dire, « j’ai déjà bu » ou « on m’a offert » du vin français.
Petite parenthèse, notre gamme, la plus basse, s’aligne sur la seule et unique gamme des vins du nouveau monde, bref…
L’Anivin a créé un site : www.vindefrance.org, où vous trouverez une multitude d’informations sur des cépages assez reconnus. Il y en a une douzaine qui est utilisée pour des « jeux » découvertes, pour par exemple apprendre quels sont leurs arômes caractéristiques, ou bien quel type de vins donne tel ou tel cépage…
Sinon une liste plus exhaustive vous permet d’avoir accès à des fiches sur chaque cépage présenté.
Point positif : leur communication et leur markéting ;
Point négatif : il y a plusieurs erreurs de contenu, aussi l’exactitude de leurs informations est discutable. Tout est affiché sous forme d’informations, et il n’y a pas vraiment de principes éducatifs, qui expliqueraient par exemple, qu’un cépage n’est pas égal uniquement à 3 arômes, ou à un type de vins, comme si la règle se vérifiait à tous les coups ; et c’est cela qui me dérange.
L’Anivin est une association officielle, reconnue par l’état, et si elle ne montre pas l’exemple qui le fera. De part son statut, elle bénéficie de la confiance des consommateurs, elle possède donc un fort pouvoir d’influence et si elle en abuse, ça ne va pas.
Je ne peux relever toutes les inexactitudes que j’ai constaté sur leur site, pour vous les communiquer, mais je ne peux m’empêcher de me demander comment le consommateur X fera le tri ?
Par contre, je trouve vraiment leur démarche intéressante, parce qu’en effet par ce processus, cela permet aux consommateurs de s’initier aux cépages, avec oui, une approche assez ludique, qui serait certainement performante, si le contenu était fiable et s’il était complété de mises en garde, expliquant que ces données sont un point de départ et non des règles qui se vérifient automatiquement. Le site donnerait ainsi accès aux bases, sans faire croire qu’il s’agit d’une espèce de mode d’emploi réaliste et pratique au quotidien.
Comme toujours, je vous conseillerai d’aller visiter le site et de vous faire votre opinion.
Je finirai sur l’accroche « Vin de France ». Je ne sais pas si en France, cela sera percutant, mais je ne doute pas qu’à l’international, cela puisse faire la différence.
Légalement, rien ne peut empêcher l’Anivin d’utiliser ces termes pour communiquer sur leurs vins, cependant cela a suscité quelques protestations des autres interprofessions, du fait que n’importe quel vin produit en France est un vin de France et qu’il peut donc revendiquer être un « Vin de France ». Aussi, les autres interprofessions se sentent plus ou moins flouées et souhaiteraient que l’Anivin modifie son accroche. Leur demande a été entendue auprès de FranceAgriMer, qui est l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer. Cet établissement administratif est public et il est placé sous la tutelle de l’État.
FranceAgriMer mène actuellement une étude pour définir les règles d’utilisation de cette accroche par l’Anivin. Les résultats sont prévus pour septembre, affaire à suivre…
Bonne journée à tous !