14 Janvier 2020
De nos jours, la St Vincent Tournante est une fête, où se rassemblent les hommes du vin, mais aussi les habitants et visiteurs du village organisateur. On y fête le Patron des vignerons, St Vincent. Il est de tradition d’acheter le verre à dégustation, pour goûter la Cuvée « St Vincent » réalisée uniquement pour l’occasion. Partout dans le village, on peut rencontrer les vignerons et déguster leurs vins.
Histoire...
Au moyen-âge, sous les auspices de l'Eglise, furent créés des sociétés de secours mutuel, pour subvenir aux besoins des personnes en détresse. A l’origine, ces sociétés se rassemblaient pour la St Vincent, et pendant des siècles, ce fut ainsi…
Puis, en 1934, fut constituée la Confrérie des Chevaliers du Tastevin. Leur but était de remettre à l’honneur la solidarité corporative.
On peut dire que leur démarche en conquit d’autres, puisque lors de la première St Vincent Tournante, de 1938, il y avait 6 sociétés qui défilaient. Elles étaient 53, en 1965, plus de 70, en 2003 et 80, aujourd'hui.
Dans la plupart des communes viticoles de Bourgogne, il existe une confrérie ou « société de St Vincent ». Plutôt anciennes, elles permettent de vernir en aide à un vigneron, lorsqu’il est malade, par exemple et qu’il ne peut assumer ses charges de travail.
Elle est dite « tournante » parce que tous les ans, un village différent accueille l’événement.
La date de la St Vincent est le 22 Janvier. C’est pourquoi, elle a toujours lieu aux alentours de cette date. (Généralement, le dernier samedi du mois de janvier)
Traditionnellement, avant la naissance de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin, à cette date, chaque famille de chaque village viticole, se rendait à la messe en l’honneur du saint. Puis ils assistaient à la procession des sociétés, pour le passage de la statue du saint. Chaque année, une des familles du village, était choisie pour recevoir la statue, pendant un an, jusqu’à la prochaine passation. Pour le déjeuner, les membres des confréries, et leur famille, se retrouvaient autour d’un « repas de cochon ».
Aujourd’hui, nous ne savons pas trop si la tradition de la Saint Vincent, non tournante, est encore pratiquée, le 22 janvier, dans chaque village.
Pour la Saint Vincent Tournante, nous retrouvons à peu de choses près le même déroulement des événements, bien que cela se passe à une échelle beaucoup plus importante ; par exemple, le « repas de cochon » d’antan, ressemble davantage à un banquet gastronomique gigantesque. Cette tradition s’est « commercialisée », depuis quelques années, pour attirer les touristes et promouvoir le vin. D’autre part, la gratuité des dégustations de vins posent le problème des consommations excessives d’alcool, à une époque où les gouvernements luttent contre. Malheureusement certains ne se modèrent pas et parfois les situations dégénèrent.
Cette fête villageoise était destinée à célébrer le métier de vigneron, et les vignerons eux-mêmes, en leur donnant l’occasion de se rassembler et de partager. Mais avec le temps, il semblerait bien qu’elle ait perdu tout son sens, voire son âme. On est en droit de se demander, si les Confréries actuelles conservent leurs propres fondements, ou si elles ne font plus que participer au folklore ambiant...
Bonne journée.