17 Juillet 2012
Actuellement, le ministère de la Santé, mène une grande campagne pour lutter contre l’alcoolisme. En parallèle, malgré une consommation moyenne en baisse, nos vins possèdent des taux alcooliques volumiques (TAV) de plus en plus élevés. Il y a 30 ans, 10-11° d’alcool pour un vin était courant, de nos jours, rarissime, il n’est plus surprenant de voir des vins, dont le degré alcoolique dépasse les 13°.
La désalcoolisation partielle est autorisée, depuis 2004, pour réduire le degré alcoolique du vin. D’après des tests effectués, la diminution, jusqu’à 3° d’alcool, serait presque imperceptible à la dégustation.
La pratique de la désalcoolisation exige une certaine précision et maitrise, pour obtenir un produit correct.
Elle ne saurait améliorer un vin, aussi si ce dernier n’est pas de qualité, il ne pourra subir « cette transformation » pour des résultats optimums.
Peut-on supposer, qu'il y aurait une certaine relance de la consommation du vin, s’il présentait un taux d’alcool volumique plus bas ?
Cette pratique serait également une éventuelle réponse au problème des degrés alcooliques croissants, mais ce n’est qu’une solution à moyen terme.
Pour résoudre "la question du degré alcoolique élevé", une des solutions à long terme, serait la restructuration des vignobles, c'est-à-dire mettre en avant le choix intelligent des cépages, sur tel ou tel terroir. Nous savons que les cépages ont des caractéristiques individuelles de culture et qu’ils peuvent apporter ou enlever des éléments à la structure du vin.
Cette idée est à creuser, mais elle reste couteuse et demande à la profession une meilleure information, pour entamer des actions prometteuses.
La définition légale du vin est : le vin est un produit obtenu exclusivement à partir de la fermentation alcoolique totale ou partielle de raisins frais foulés ou non, ou de moûts de raisins.
Etant donné la définition française actuelle du vin, peut-elle être remise en question, par la pratique de la désalcoolisation. Immanquablement cette question est posée, à un niveau aussi bien national, qu’international.
En France, nous connaissons peu les « vins sans alcool » qui sont presque totalement désalcoolisés, mais cet exemple est l’extrême.
Alors comment considérer le vin « sans alcool » ? Est-ce encore du vin ?
Personnellement, je lutte contre la consommation de vin comme alcool et défends une consommation plus saine, intéressée et consciente. Dans cette démarche, je demande souvent : et s’il n’y avait pas d’alcool, qu’aimeriez-vous dans le vin ?
Je n’ai jamais goûté de vin « sans alcool », donc je n’ai aucune idée de la qualité de ce type de produits, aussi je ne peux me positionner pour ou contre la désalcoolisation « totale ».
Mais en ce qui concerne l’autorisation de la désalcoolisation partielle des vins, pour réduire le degré alcoolique, au seuil minimum, je suis assez enthousiaste.
Je pense que l’alcool n’est pas un élément indispensable à la qualité des vins.
Par conséquent, comme je l’ai dit plus haut, si le vin est de qualité, mais possède un fort volume d’alcool, pourquoi pas désalcooliser, surtout si cela n’a pas de répercussion sur la qualité du vin.
Bonne journée