18 Août 2008
Suite à mes différents échanges avec la Société Hekla, créatrice de la marque Toupie Vin, j’ai enfin reçu les vins pour les goûter.
Etant donné mon a priori de découvrir des vins technologiques en bouteille, et afin de rester objective, j’ai pris l’initiative de réunir quelques amis de la profession, pour les goûter.
En présence de :
● Guillaume Esmery, sommelier à la table d’hôte d’Olivier Leflaive à Puligny, et ancien viticulteur-œnologue du Domaine Yves Darviot à Beaune.
● Pascal Wagner, œnologue et sommelier en Bourgogne depuis plus de 20 ans.
● Maude Wagner, sa femme...
● Antoine Laisney, du Château de Villars - Domaine Montmain, en Hautes Côtes de Nuits.
● Un Vigneron à Mercurey...
● Vadim Sidorovitch, amateur russe de vins français.
Afin de ne pas les influencer, nous avons organisé cette dégustation à l’aveugle, soit sans voir les bouteilles, ni connaître leur provenance.
Nous avons commencé par le vin blanc : Vin de Pays des Côtes de Gascogne, cépage Colombard et Ugni Blanc. Il n’y a pas de millésime sur la bouteille, ou alors nous ne l’avons pas trouvé.
En bataille voici les commentaires observés :
Vin technologique, vin du nouveau monde, dissociation en bouche de l’acidité, pas d’homogénéité, nez frais, pomme verte, on pense à un Sauvignon, nez flatteur, vin compensé à la cuverie, vin de laboratoire, notes acidulées, bonbon.
Ensuite nous avons gouté le vin rosé : Bordeaux Clairet, cépage Merlot, pas de millésime encore une fois.
Commentaires :
Plus harmonieux, équilibré, accessible, on dirait un gamay, style Centre-Loire, comme sur St Pourçain, perlant, c’est un peu gênant, manque de milieu de bouche, ouvert, vin de soif, friand, séducteur, pas de complexité, raisin croquant, bonbon, gourmand.
Et en dernier, nous avons ouvert le vin rouge : Bordeaux 2005, cépage Merlot et Cabernet.
Commentaires :
Fermé, capiteux, puissant, alcooleux, un peu perle, sur-muri, trop lourd, typé australien, confituré, les 3 -S- (Sur-muri, Sur-extrait, Sur-boisé), ce n’est pas du vin, copeaux de bois, goût de planche en bouche, gros rouge.
Toupie Vin m’avait envoyé un énième vin, un rosé que je n’ai pas apporté à la dégustation, je me suis dit que 3 vins sur 4, devaient être représentatif de leur travail.
Les personnes de la société Hekla avec qui j’ai discuté, m’ont affirmé que leur vins étaient des vins « traditionnels de terroirs » et ils me reprochaient de les associer à l'article : « Point de vue : le vin et les 20-30 ans » , où j’explique aux gens que ces concepts de vins créés pour les jeunes, sont mauvais pour les jeunes et le VIN, patrimoine français qui se perd. Parce que ces concepts fabriquent des vins technologiques, standardisés, des vins morts sans énergie, sans bienfaits, qui ne représentent en rien la qualité et les caractéristiques du vin français.
En faisant cela, en initiant les jeunes, qui n’ont aucun repère, sur le vin, ils façonnent leur goût, et au lieu de les éduquer au « vrai vin » ils les éduquent aux vins technologiques, comme ceux du nouveau monde qui nous font tant de mal.
Et lorsque je dis que ce ne sont pas des vins, c’est parce que à part que c’est fait à base de raisins, rien d’autres ne leur est commun aux vins de tradition, ceux qui ont fait notre réputation depuis si longtemps.
Conseil :
Une des Caractéristiques des vins technologiques pour les reconnaitre : soit on aime le vin et on n’arrive pas à finir la bouteille, parce que les vins technos sont impropres à la consommation, ou imbuvable si vous préférez, soit on boit la bouteille et le lendemain, on n’est pas bien…
Précision finir la bouteille, ce n’est pas la boire à 8 personnes, boire une bouteille c’est seul ou à deux, c’est comme ça que l’on sait en termes de quantité consommée, si le vin est « bon ou non » pour le corps au-delà du goût personnel lié aux arômes et textures.
En conclusion, les différents avis se recoupent, et confirment mon sentiment exprimé à l‘égard du concept Toupie Vin, leur vins sont technologiques et collent à l’image commerciale qu’ils donnent.
Pas de bol, l’expérience avait pour but de me remettre en question, mais je crois que ce sera pour une prochaine fois.
On pourrait croire, que je me suis réjouie d’avoir raison, mais en fait, j’en étais la première déçue, je voulais vraiment leur donner leur chance et ce qui me choque le plus, c’est de me dire, soit ils n’ont même pas conscience des vins qu’ils font et des conséquences que cela peut avoir, et leur mauvaise foi naît de leur ignorance, soit ils savent ce qu’ils font, et prendre les gens, à ce point, pour des cons, c’est sacrément gonflé.
Dans les deux cas, j’ai de la peine pour eux.
Normalement, cet article aurait dû clore mes échangent avec la société Hekla, Toupie vin, mais comme dans toute saga, les rebondissements de dernières minutes se manifestent là où on ne les attend pas. Aussi, suivra dans quelques jours, une nouvelle révélation les concernant.
à bientôt !