28 Octobre 2008
Cela fait déjà un moment que les Tomes du Manga « Sommelier » sont commercialisés en France et ailleurs…
Originaire du Japon, cette « BD », nous fait pénétrer le monde du vin à travers les yeux, le cœur d’un sommelier, le Héros : Joe Satake.
Ce jeune homme de 28 ans, au caractère bien trempé, détonne de part sa droiture et son entièreté. Il est incorruptible, il recherche un vin, qui est à l’image d’un souvenir d’enfance…
Cette quête l’emmènera vivre diverses aventures toujours sur la trame du vin…
Chaque épisode, étape de son voyage, marque un point fondamental, celui de dénoncer l’a priori, le manque d’humilité, les croyances infondées, l’influence malsaine de ceux qui ont le pouvoir, tous ces faits qui nuisent au milieu, par ignorance, par manque de respect….
Joe Satake est l’idéal, parce qu’il fait des choses que personne ne fait…
J’aime beaucoup ces petits bouquins dans leur démarche, dans leur choix de positionnement...
Mais j’aimerai être sure que ceux qui lisent ces bouquins, les considèrent pour ce qu’ils sont c'est-à-dire un livre qui raconte une histoire… Même si nous pouvons retirer certaines infomations sur le vin, je suis davantage enthousiasmée par la philosophie, les valeurs du Héros, que par son savoir pur et dur… Même les meilleurs sommeliers du monde atteignent de loin les performances que peut exécuter Joe Satake.
Dieu merci, nous n’avons pas besoin de pratiquer ces acrobaties pour bien faire notre travail.
D’autre part, j’y ai relevé quelques fausses notes, c’est pourquoi j’insiste sur le fait de les lire, sans autre attente que de passer un bon moment.
Pour ma part, j’adore le sujet de fond, qui est la quête du vin de son souvenir d’enfance…
Je vis le vin un peu comme ça, dans la mesure où lorsque l’on a gouté un vin qui nous a provoqué une émotion unique et intense, et bien notre souhait le plus profond est de le retrouver pour le vivre encore et encore, et communier…
Et, il ne faut pas oublier que tous les ingrédients sont réunis, pour en faire un livre agréable : sexe, humour, provocation, enquête, amour, violence parfois aussi, de quoi nous embarquer à une vitesse folle dans cette aventure…
Par exemple, quels genres de fausses notes :
Dans le volume 1, le chapitre 10, (p.289), aborde la question du phylloxera, qui dans les années 1863-1864 a ravagé le vignoble français et européen…
Il y parle d’un Mouton-Rotschild 1869, pré-phylloxérique, soit avant les ravages du Phylloxera. Petit problème de dates, comme vous pouvez le constater.
Si vous ne tenez pas compte de ce type d’informations, cela n’est pas grave, mais s’il vous venait l’envie de partager cette information en présence de « connaisseurs », je pense que vous vous sentiriez quelques peu mal à l’aise de dire oui mais dans le livre c’est ce qui était dit… Malheureusement, tout ce qui est écrit, n’est pas toujours exact.
Dans un autre registre, au chapitre 8, (p.253), il est noté en « légende », que le Pinot Noir est souvent l’unique composant des vins rouges en Bourgogne. Il manque une précision qui a son importance, seul les vins rouges A0C Bourgogne rentrent dans cette catégorie, parce que toutes les autres AOC, soit communales, 1er cru et grand cru, ne sont pas souvent, mais toujours issu de Pinot Noir.
Ensuite, il est dit « qu’il se caractérise par une senteur de fraise et un contact velouté ».
La majeure partie du temps, si vous demandez quel est l’arôme qui caractérise le Pinot Noir, on vous répondra plutôt la cerise, quand au contact velouté, tout cela se discute, trop de facteurs divergents entrent en ligne de compte…
Et pour finir : « il est particulièrement apprécié des femmes », ce genre de commentaire manque quelque peu de professionnalisme, quand on sait le nombre de Pinot Noir différents qu’ils existent et combien de femmes différentes, ils existent… A vrai dire, il est particulièrement apprécié des hommes aussi…
Bref, faire le tri n’est pas évident, mais je recommande de ne pas répéter bêtement certains faits relatés, vous pourriez être surpris…
Bonne lecture, ça se dévore…