20 Novembre 2008
Je vous avais fait un article sur le manga « Sommelier », et je vais vous présenter « l’autre » : Les Gouttes de Dieu.
Ces mangas ont pour point commun de traiter tous les deux à leur manière du vin, ils se veulent : éducatifs, et ludiques…Mais tout cela se discute !
Mon sentiment sur les « Gouttes de Dieu » est très proche de celui que j’avais exprimé concernant « Sommelier ». Globalement, je trouve cela très plaisant à lire, la trame de l’histoire repose sur le personnage principal : Shizuku Kanzaki, fils d’un œnologue éminemment réputé, qui à son décès, met son fils au défi, afin qu’il se batte pour mériter et obtenir son héritage.
Rien que ce sujet, nous montre que le vin, du moins accéder à l’extase du vin, cela se mérite ! N’en doutez surtout pas, c’est vrai, rien ne tombe tout cru du ciel, en ce qui concerne le vin !
Pour le coté non pompeux du vocabulaire et de l’esprit du sommelier, je vous recommande davantage « Sommelier ».
Ces mangas se veulent accessibles au plus grand nombre, mais l’approche, les mots, la vision globale que je défends est plus proche, de celle présentée dans « Sommelier ».
La préface des « Gouttes de Dieu », nous fait croire que ce manga est l’opposé de l’esprit élitiste du vin, qu’il est différent de la « Gouroumania » qui oblige tout néophyte à adhérer aux goût de l’autre, l’autre étant celui qui sait, qui parle, qui affirme… Et pourtant, c’est exactement l’effet que me fait ce dernier. Le discours employé, vous fait croire que le vin est à votre portée, et pourtant il vous rappelle à chaque instant que le vin c’est du travail, des efforts, de la patience, de l’entraînement, des expériences multipliées encore et encore…
Et ça c’est la réalité, pour vivre un millième, de ce que peut vivre ces héros, il vous faudrait des années de pratiques.
Tout ça pour dire que la démarche de ce manga, est un peu un leurre, très chouette à bouquiner, mais un leurre quand même…
D’autre part, toute la première partie du Tome 1. , parle de carafage, confondu avec le décantage et ce manque de précision créé une ambigüité certaine.
Lorsque l’on transvase un vin jeune dans une carafe, c’est une carafe tout court et non une carafe « à décanter », qui serait spécifique au décantage, et cela se nomme un carafage, le but étant de faire évoluer le vin jeune rapidement, et pour le faire évoluer, l’aération, l’oxygénation est le meilleur moyen d’obtenir le résultat souhaité, uniquement dans le cas où le vin en a besoin.
Un décantage n’a pas pour but d’oxygéner le vin, mais de séparer le dépôt du liquide, présent dans une bouteille de vin, vieille de plusieurs années. Tenons compte que le décantage n’est pas opération obligatoire, ni automatique, en ce qui concerne les vieux vins.
Aussi, pour un livre qui se veut éducatif, et qui n’est pas juste dans les mots et explications, je vous mets en garde.
Ce manga se commercialise sous certains arguments, mais restez critique, ne prenez pas pour argent comptant, tout ce que l’on vous raconte, sachez faire le tri.
En dehors de l’exactitude des informations que vous pouvez y trouver, lisez le pour le plaisir, pour la fiction qu’elle est et pas pour autre chose.
Bonne Lecture !