13 Juin 2016
Aujourd’hui, je vais aborder un sujet délicat, qui peut en faire sauter plus d’un au plafond… Il s’agit de l’utilisation des copeaux de bois, pour « boiser » les vins.
Les consommateurs ne sont pas toujours informés correctement, mais cette pratique contrairement à ce que l’on pourrait penser, est tout à fait légale en France.
Avant, elle était autorisée uniquement sur les vins « finis ».
Depuis le 1er août 2009, elle est autorisée sur les moûts, pour l’élaboration et l’élevage des vins. Cette décision était attendue et complète la première autorisation. Il semblait incohérent pour certains vignerons de pouvoir l’appliquer à une étape du vin et pas aux autres.
Le débat est vif, certains sont satisfaits, d’autres indifférents ou révoltés…
Quoiqu’on en pense, cette méthode donne une solution aux vignerons qui ne bénéficient pas de moyens suffisants pour investir dans des fûts de chêne. Cela leur permet d’être concurrentiel à l’international.
Cette pratique, nouvelle dans l’histoire du vin, demande peut être de nombreux tests, avec analyses et observations, pour avoir du recul et maîtriser cet outil œnologique du vin.
Personnellement, j’ai une forte barrière psychologique sur l’utilisation des copeaux de bois. Par contre, concrètement, je ne connais que peu les résultats que l’on peut espérer de cette pratique.
J'ai gouté occasionnellement des vins élevés avec des copeaux de bois, et si on ne nous le dit pas, je dois reconnaitre que je ne suis pas capable de l'identifié clairement. Aussi, on peut dire que du point de vue organoleptique, il n'y a pas une différence flagrante ?
Par contre j'ignore quelles sont les conséquences réelles sur le vin, sur le plaisir et le corps du consommateur...
Finalement, si nous consommons un vin qui a subit une « infusion » de bois, quels éléments pourraient nous alerter, si nous ne le savons pas ?
Les étiquettes de vin sont déjà surchargées d’informations plus ou moins utiles.
Faut-il inscrire sur les bouteilles, « produit à partir de copeaux de bois » ?
Le but : Est-ce la transparence ? Est-ce permettre le choix d’achat conscient ? Est-ce valoriser l’élevage en fût de chêne, en comparaison de l’utilisation des copeaux ? Peut être tout à la fois…
Pourtant il est bien question de savoir ce que l’on consomme, quelque soit l’angle de vue.
Si nous souhaitons consommer correctement au quotidien, nous devons déjà lire les ingrédients présents dans les aliments que nous achetons.
Même si cela multiplie le temps passé, pour faire nos courses, ne serait-il pas intéressant de savoir lorsque l’on achète un vin, d’où il est issu exactement de A à Z ?
Je montre souvent du doigt les vins « bio », parce que la règlementation sur l'itinéraire de vinification des vins Bio ne me semble pas aussi éthique et aboutie qu'elle devrait l'être.
Et les gens ont vraiment le sentiment que le Bio c'est cohérent et qu'ils agissent à leur niveau dans le bon sens. Parfois c'est le cas, parfois ça se discute...
La solution de la transparence, n’est pas parfaite. Mais elle a le mérite d’être responsable, consciente. Dernièrement, nous avons échappé de peu à l’autorisation du coupage, pour faire du rosé. Mais si cela avait été mis en place, une indication sur l’étiquette nous aurait fait savoir, quel vin était issu du coupage. A partir du moment, où le consommateur a le choix, et bien j’ose espérer qu’il choisira. Puisque la possibilité de ne pas regarder ce que l’on achète, existe encore.
Dans l’immédiat, aucune demande de transparence, pour le consommateur n’a été faite.
Aussi, nous n’avons pas de moyens de savoir, si le boisé du vin est dû à un élevage en fût ou aux copeaux. A moins bien sur, que le vigneron en informe spontanément ses clients.
Alors, OK à certaines nouvelles méthodes œnologiques, pourquoi pas, il faut être ouvert d’esprit, mais je pense que l’on doit permettre aux consommateurs de choisir, quel produit il veut consommer en toutes connaissances de causes.
Bonne journée à Tous !