23 Août 2015
Je vous ai déjà parlé des polyphénols* que contient le vin ; il s’agit principalement des tanins et des matières colorantes du vin. Leur principale vertu est d’être antioxydant. Nous savons que le vin en contient en général, et que les vins rouges en possèdent davantage que les blancs.
A partir du constat : polyphénols = bon pour la santé, la société vaudoise Edel Therapeutics, startup de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), s’est dit que cette notion pouvait servir la filière viticole, si l’on voit les polyphénols comme un argument positif dans la vente du vin.
Aussi pour aller dans ce sens, elle a développé un petit appareil qui permet de mesurer la quantité de polyphénols contenu dans un vin.
Il suffit très simplement de verser une goutte de vin sur une languette, qui sera par la suite introduite dans l’appareil. Après quelques secondes, l’appareil vous indique les résultats chiffrés.
Comme il n’existait pas d’unité de mesure pour les polyphénols, ils ont créé leur propre règle. L’unité de mesure est appelé l’edel, tandis que l’appareil se nomme l’Edelvin.
Après plusieurs tests, ils considèrent qu’un vin riche en polyphénols peut dépasser les 4000 edels, tandis que le minimum observé est de l’ordre des 400 edels.
Avec cette méthode, à terme, il souhaiterait créer un label, qui récompenserait les vins les plus riches en polyphénols.
L’Edelvin est commercialisé par Diagnogène.
Cet outil est certes destiné aux professionnels de la filière, mais indirectement cela pourrait avoir un intérêt pour les consommateurs.
Ainsi, grâce à cet outil, le vigneron pourrait suivre l’évolution des polyphénols dans le vin pendant les vinifications et élevages, sans doute pourrait-il observer dans le temps, quelles étapes interviennent dans la progression ou la diminution des polyphénols ; c’est également une information, dont il pourrait se servir pour valoriser ses vins, surtout si d’autres faisaient de même… On lirait sur l’étiquette ce vin contient tant de polyphénols, et si le vin du voisin en affichait moins, peut être que cet élément pourrait devenir un critère dans le choix d’achat.
Cet appareil pourrait également servir aux sommeliers intéressés par cette question, de la même façon que pour le particulier, ce pourrait être un critère pour sélectionner les vins, et par la suite devenir un argument lors de la commercialisation du vin au client.
Comme toujours, il y a des pour et des contre, personnellement je trouve cette idée assez intéressante, à tous les niveaux. Il est bien pratique de pouvoir mesurer les polyphénols sans avoir à passer par un laboratoire. Cela a du sens pour observer le vin dans le temps et pouvoir en retirer des informations, qui me semblent précieuses, si on veut comprendre certaines choses. Et en tant que professionnelle, si j’avais cet outil, je m’en servirai pour sélectionner les vins, mais aussi comme argument valorisant dans la communication et la commercialisation du vin.
En tant que consommatrice, j’aimerai savoir ce que je bois, puisque je serai pour que l’on puisse non seulement savoir ce qu’un vin contient, mais aussi quelle méthode ont été utilisée pour le réaliser.
Et vous, souhaiteriez-vous savoir combien de polyphénols contient le vin que vous consommez ?
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Source : lematin.ch
*Rappel composés phénoliques : Les phénols sont des composés chimiques aromatiques. Assemblés, ce sont les plolyphénols. Il y a quatre principales familles de composés phénoliques : les acides-phénols, les flavones, les anthocyanes, les tanins.
Les flavones et les anthocyanes sont les éléments qui colorent le vin (blanc ou rouge).
Les tanins sont bien connus dans le vin, pour leur rôle dominant dans la structure de ce dernier.
Bonne journée