13 Avril 2023
La contrefaçon des vins est une réalité à laquelle nous sommes confrontés, particulièrement dans le cas de l’export. Notre champagne, nos Grands Crus prestigieux sont les principales cibles de la contrefaçon. Aussi, comme d’autres pays, nous essayons de trouver des solutions pour éviter que ces fraudes puissent arriver.
Voici différents procédés qui ont été mis en place :
● Le CNRS a crée une méthode de datation des bouteilles de vin, en les soumettant à un faisceau d'ions. Les bouteilles sont placées dans un accélérateur de particules qui produit des ions de haute énergie, lesquels entrent de quelques dixièmes de millimètres dans le verre de la bouteille. Au contact de la bouteille, les atomes produisent des rayons X, il suffit alors de comparer les résultats avec une base de données qu’ils ont constituée sur différentes bouteilles dont ils sont sûrs. La fabrication du verre ayant évolué avec le temps, il est ensuite possible de comparer la « signature » unique de ces bouteilles. Cette méthode permet de vérifier aussi bien l'ancienneté des bouteilles que leur provenance et donc d'authentifier le cru, tout cela sans ouvrir la bouteille.
● Au Domaine Guigal dans le Rhône, Philippe Guigal, œnologue, nous explique que pour ses vins les plus chers, il possède un moule de bouteille original, qui coûte 350.000€, pour fabriquer ses bouteilles et qu’il est presque impossible de contrefaire ce moule.
● Il est également possible de numéroter les étiquettes, ou d’y apposer un logo en filigrane.
● Grâce au spectromètre à résonnance magnétique nucléaire, on peut établir la provenance géographique des vins, en se basant sur un isotope : l'oxygène 18. En fonction des conditions climatiques, l'eau contenue dans le vin permet de connaître sa région d'origine.
2 nouveaux procédés ont été présentés lors du Salon Vinitech, qui s’est déroulé à Bordeaux du 30/11 au 02/12/2010 :
● Le premier est assez spécifique puisque qu’il concerne le bouchage par capsule à vis. C’est la société Guala Closures Group, fabricant de capsules à vis qui a développé le « roll on tamper evident » ; c’est une capsule à vis en aluminium qui contient sur son ouverture une bande en plastique rouge qui apparait lors de la première ouverture. Même revissée, la capsule ne recouvrira pas la bande rouge qui reste visible. Cela permet de s’assurer que la bouteille n’a jamais été ouverte et que le contenu d’origine n’a pas été remplacé.
● Le second procédé concerne la technologie numérique. La société Advenced Track Trace a mis au point un système de reconnaissance des étiquettes. Les consommateurs photographient l’étiquette du vin et peuvent vérifier si elle est authentique. 5000 étiquettes ont déjà été répertoriées. Seul bémol, où envoie-t-on sa photo ? Je n’ai pas trouvé l’info.
Personnellement, je ne me doutais que la contrefaçon soit un fait aussi préoccupant pour que tant de procédés aient été développés et mis en œuvre. Ce qu’on ne nous dit pas, c’est que la majeure partie de ses solutions sont assez, voire très couteuses ; par conséquent elles ne sont pas à la portée de tous et semblent réservées à une certaine catégorie de producteurs.
Sources : La Vigne, Le Figaro
Bonne journée