26 Juillet 2021
Il est fréquent aujourd’hui qu’on se plaigne de trouver des vins « trafiqués », quand ce n’est pas falsifié et l’on aurait tendance à imaginer qu’au « bon vieux temps » les vins étaient « naturels ». Or sans parler des manipulations, pour nous impensables, que l’Antiquité avait imaginées, il ne faut pas oublier que toute l‘histoire du vin de France est scandée comme un refrain de plaintes contre la falsification.
Par exemple, au 17ème siècle, on brouillait les vins en colorant les blancs de la région parisienne avec du teinturier (vin noir), pour les vendre comme vins de Bourgogne ou d’Hermitage.
Au 18ème, Rousseau expliquait comme reconnaître un vin falsifié avec de la litharge ; c’est une préparation à base de plomb qui corrigeait la verdeur du vin, mais c’était toxique.
Plus récemment, en 1884, « le nouveau manuel complet du sommelier et du marchand de vin » de l’encyclopédie Roret, donne des recettes à base d’acide sulfurique, d’acide salycilique, de plomb etc… « Le calendrier des vins » du même éditeur, en 1888, propose un catalogue de produits œnologiques, où l’on relève « le bouquet de Pommard » qui donne un goût de vieux bourgogne, « le caramel-malaga » qui transforme un vin blanc sucré en vin de malaga, « l’essence de cognac » qui transmute les eaux de vie de betterave en cognacs, ou bien encore « l’extrait de bordeaux » dont un flacon suffit pour métamorphoser 500 litres de vin rouge en vin de Bordeaux, sans oublier les colorants et vieillisseurs en tout genre.
La falsification des vins n’est pas un fait nouveau, les procédés ont juste évolué…
Voir : Quelles méthodes pour lutter contre la contrefaçon des vins ?