Label Oeno-touristique "Vignobles & Découvertes"

La France est le pays le plus visité, au monde. Nos vignobles ont attiré 7,5 millions de touristes, dont 5 millions de français et 2,5 millions d’étrangers, toutes nationalités confondues.

Depuis quelques années, ces chiffres sont en progression et il devenait nécessaire de créer une offre claire et adaptée. Pour aider à développer ce secteur spécifique du tourisme, le gouvernement a planché sur la question, et propose le Label oeno-touristique « Vignobles & Découvertes ».

 

Voici sa présentation :

Au départ, il faut un porteur de projet ensemblier, c'est-à-dire qu’il regroupe différents partenaires (cave, hébergement, restauration, activités diverses et variées…) pour constituer une offre complète de séjour, soit le produit. Ensuite s’il souhaite bénéficier du « Label », il devra répondre aux exigences du cahier des charges. Une fois constitué, votre dossier est présenté, par un rapporteur d’Atout France, au CSO (Comité Supérieur de l’œno-tourisme), qui soutiendra ou non l’obtention du « Label ». Si le projet est soutenu, la décision finale sera prise par nos ministres de l’Agriculture et du Tourisme.

 

Les valeurs du « label » :

- Le goût de la transmission, sur l’univers du vin en particulier

- L’authenticité

- Le plaisir d’accueillir

- L’esprit d’ouverture et la mise en valeur du patrimoine naturel, culturel, humain (savoir-faire, autres produits du terroir)

- L’attractivité touristique de la destination (patrimoine, paysage,…)

- La consommation responsable

Le label est ainsi porté par la destination mais également par les prestataires partenaires et engagés dans la démarche de cette destination auprès du porteur de projet.

Tous les partenaires s’engagent à respecter en pré-requis les dispositions législatives et réglementaires en vigueur.

 

Le Porteur de Projet

Il propose un produit, défini dans une zone de 30km, composé d’activités liées au vin, d’une offre d’hébergements (50 lits minimum), et de restaurations, mais aussi de visites culturelles (patrimoine, nature, savoir-faire régional…) et d’un lieu type office du tourisme ou similaire…

Il doit : développer une démarche pédagogique autour du vin ; communiquer et promouvoir ses partenaires « labellisés », valoriser les activités de loisirs complémentaires (sport, bien-être, santé…)

Il est un animateur de son réseau : actions d’information, de formations (initiateur ou relais facilitateur), d’éductours ; actions soucieuses de la préservation du paysage culturel et de l’environnement (par ex. : charte paysagère,…) ; actions pour un développement durable…

Il est contrôlé tous les 3 ans, et doit assurer une recherche constante de la qualité, par différents moyens (questionnaires de satisfaction clientèle, souscription d’un service « client mystère », etc.…)

Chacun des partenaires est lié par une convention commune, et un seul référent est désigné comme interlocuteur d’Atout France, des administrations et autres…

 

La promesse client

La promesse faite au client s’appuie sur un engagement de chaque prestataire à :

1. Etre à l’écoute du client : proposer un accueil et un service de qualité

2. Faire découvrir l’univers du vin

3. Pratiquer la consommation responsable

4. Informer de manière fiable sur les services proposés

5. Informer le client sur la destination labellisée et les autres partenaires

6. Respecter les engagements liés à leur démarche qualité respective et faire l’objet d’un contrôle régulier

 

Mise en œuvre du « Label » par le gouvernement

Un appel à projets lancé en début d’année 2010, une réunion du CSO au printemps pour examen des candidatures après instruction par Atout France et proposition des destinations retenues pour labellisation par les Ministres en charge du Tourisme et de l’Agriculture afin de disposer des premiers labellisés pour l’été.

 

Je trouve ce label très intéressant. Pour avoir étudié le cahier des charges à la loupe, je le trouve bien ficelé et qualitatif. J’y émets toutefois quelques réserves telles que :

 

Il est destiné aux offres de volumes et non aux services de proximité, si je peux faire l’opposition ainsi…

C'est-à-dire que pour créer ce type de projet, il faut bien sur s’y consacrer à 200%, mais ne faire que cela…

 

Pour exemple, le vignerons qui serait initiateur et proposerait : une activité liée au vin, (dégustation de ses vins et visite de la cave et des vignes), un hébergement (gîte, chambre d’hôtes) un lieu de restauration (restaurant à spécialités régionales, tables d’hôtes), une activité « nature » parce qu’il est situé prés d’une réserve naturelle ou d’un site particulier, et une activité culturelle (musée, site archéologique etc.), ne pourrait bénéficier du « label » parce qu’il ne peut proposer cette offre pour 50 personnes en une fois ; par contre il pourrait le faire 50 fois pour 2 personnes.

 

Voilà pourquoi, je regrette qu’une telle initiative, ne soit finalement destinée qu’à une catégorie de profils.

Vous l’aurez compris, si l’on ne rentre pas dans les cases, on n’est pas éligible.

 

Ensuite, j’apprécie vraiment -les valeurs du « label » et la promesse client-, mais je suis un peu sceptique, quant à la réalité concrète de l’offre répondant à ces critères.

Ces principes, je les cultive et je les ai si peu rencontrés dans ma profession en hôtellerie-restauration, ainsi que dans le milieu du vin, que je me demande comment on forme, comment on éduque, comment on contrôle des gens qui pensent déjà répondre à ces exigences ?

Combien d’entre-eux seront partenaires du « label », pour bénéficier de son rayonnement, sans pour autant, y apporter quelque chose ? Comment différencier une offre commerciale « authentique », de celles qui ne seront que marchandes, sans engagement à la démarche ?

Sans oublier, que ce sont les porteurs de projet qui vont promouvoir le « label » et non l’inverse. Ainsi, dans l’avenir, le « label » aura-t-il vocation d’une garantie « qualitative » ou ne deviendra-t-il, qu’une enseigne, une pseudo marque, où le client devra continuer de faire le tri, parce que tous les acteurs ne joueront pas le jeu ?

Ce cahier des charges me rappelle celui des AOC, et nous savons déjà qu’un vin AOC, n’est pas forcément celui qui répond à nos goûts, à nos exigences, à notre perception de la « qualité »… Alors, en sera-t-il de même pour ce « label » ?

Après ce petit coup de blues, et de suspicions surtout, gardons espoir et soyons enthousiastes à découvrir les premiers labellisés cet été, si tenter que le planning soit respecté !

 

Bonne journée

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