Etude sur la typicité des vins rouges de Bordeaux

Pourquoi certaines études, sur le vin, sont-elles menées ?

Je suis assez surprise de découvrir le type de recherches choisies, par les instituts au sujet du vin.

 

Dernièrement, j’ai découvert un article, dont l’étude porte sur la recherche d’une typicité des vins rouges de Bordeaux.

Les résultats montrent qu’il y a effectivement une typicité, et qu’elle se reconnaît davantage globalement, que dans le détail des arômes présents… J’oubliais de préciser que cette étude ne s’est réalisée que par l’analyse olfactive du vin, soit par le nez.

 

Alors, là où cette étude est scientifique, c’est qu’elle identifie les molécules chimiques qui déterminent les arômes, par contre tous les constats notés pendant l’étude, étaient déjà reconnu par les professionnels du vin.

Par exemple, l’étude reconnaît, qu’une partie de la typicité du vin est due aux cépages. Mais c’est exactement ce que l’on nous enseigne en sommellerie. Ils ont définis le type d’arômes rencontrés sur les vins de Bordeaux et ce sont les mêmes que l’on apprend à l’école, en formation.

 

Alors pourquoi cette étude ? J’avoue être complètement perdue…

 

Nous répétons à longueur de temps, qu’un vin est représentatif de ses cépages, de son terroir et quand même un peu de l’homme qui l’a fait… Et des instituts qui coutent des fortunes pour réaliser leurs recherches, choisissent des thèmes, auxquels nous pouvons déjà répondre en partie. Je ne comprends pas…

 

En quoi les sciences qui confirment, ce que nous savons déjà ; même si cela n’est pas prouvé sur papier par des tableaux, des résultats d’analyses et que sais-je encore, sont elles utiles ?

Cela me fait penser à une étude, qui après avoir trouvé la molécule responsable de l’arôme vanillé des vins élevés en fût, a dit, « passer les vins en fût, donne un arôme vanillé au vin, parce que la molécule présente dans le bois, se retrouve dans le vin. Ok, mais même sans connaître le nom de la molécule, nous l’avions déjà constaté. Donc cela ne change rien à l’arrivée, en tout cas pour le vin.

 

J’aurai aimé, qu’ils nous parlent de ce qu’ils ne trouvent pas, peut être que cela nous éclairerait sur leurs intentions, lorsqu’il mène ce genre d’étude sur le vin.

Remettent-ils en question ce que l’histoire nous a appris ?

 

Tout ce que l’on nous enseigne n’est pas toujours vrai, pas toujours dit de la manière la plus juste qu’il soit, mais dans l’ensemble cet enseignement (en sommellerie) nous apporte les bonnes bases. Et puis pour peu que cela ne soit pas tout à fait le cas, notre expérience nous confirmera ou non, ce qui est. Lorsque nous goutons régulièrement, des vins de partout et d’ailleurs, immanquablement, nous faisons des comparaisons et des constats et cela à une échelle bien plus grande que gouter 20 vins à l’aveugle, comme dans l’étude.

 

Personnellement, ne faisant pas de concours de sommellerie, je ne saurai retrouver un cru à l’aveugle, je ne me suis jamais entrainée, donc sans travail, pas de résultats positifs. Mais de la même façon que vous savez reconnaître une odeur précise comme celle des aliments, tout n’est qu’une question d’habitude. Le vin c’est pareil, à force, par habitude, de sentir et gouter toujours les mêmes vins, petit à petit, on développe une capacité à les reconnaître… Et c’est normal, voire même rassurant, sinon cela signifierait, que l’on n’évolue pas, que l’on n’a pas de mémoire, pas d’intelligence…

 

En conclusion, chaque vin possède une typicité aromatique, les différences se prononcent essentiellement, lorsque l’on goute le vin, parce que les structures varient davantage que les arômes. Après c’est la notion de temps, le vieillissement qui interviendra pour modifier ces deux composants du vin.

 

Autre article : Typicité des appellations, comment la déterminer ?

Typicité et / ou Originalité des vins ?

 

Bonne journée !

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C
Pourquoi? Parce qu'il est tentant de vouloir réduire une AOC à des critères spécifiques, sensoriels et biochimiques. Voir mes commentaires sur d'autres articles sur le thème de la typicité. Si j'ai parfois dit que la normalisation de la typicité n'était pas compatible, j'ai été imprécis: ce qui peut et doit être normalisé, ce sont les conditions d'évaluation, les conditions d'obtention du label, et peut être les conditions du fonctionnement de cet &quot;écosystème&quot;. Mais pas les caractéristiques des produits in fine, au risque d'en arriver à la conclusion : les Pomerols se différencient des médoc par la perception liée au pourcentage de cabernet Sauvignon et de Merlot... ce que tous les professionnels, vignerons, sommeliers, oenologues, etc, savent depuis des lustres!.<br /> Yves C
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