24 Septembre 2017
Et si un article titrait : « Ils font des vins pour plaire ».
Et si trois vignerons exprimaient leurs constats, leurs démarches et leurs choix pour obtenir des vins qui « plaisent ».
Voici la première partie de leur interview avec leurs observations.
L’article qui suivra, traitera de leur définition du « vin plaisir » et de ma conclusion.
1) Leurs observations
● Le premier vigneron nous explique que les consommateurs ont changé leurs habitudes, surtout les jeunes. Et que ces derniers ne recherchent plus des vins à garder, ne possédant plus de caves, mais préfèrent des vins à boire rapidement.
● Le second met l’accent sur le fait que le vin ne doit pas être intellectualisé, ou être une question d’éducation, mais surtout du « plaisir », avant tout et uniquement.
● Le dernier affirme que les jeunes veulent des vins récents et plus fruités.
Je me demande quels âges ont ces jeunes, dont ils parlent ?
J'ai le sentiment que la première motivation des ces vignerons pour faire des « vins plaisirs » est de vendre aux jeunes. Mais quels jeunes et Pourquoi ? De nombreux vignerons pensent qu’en touchant les jeunes, ces derniers les suivront en vieillissant. Ils pensent aussi, que ce marché est à saisir, puisqu’il est très peu développé. Mais mon expérience me fait dire que c'est une erreur. Le passé et le présent nous montrent clairement, que le goût pour le vin vient sur le tard.
Lorsque l’on a 18-25 ans, on va dans des soirées étudiantes ou en boite de nuit, où le vin est très peu représenté. Les circonstances où il l'est davantage comme à l'apéritif ou pour accompagner le diner sont des habitudes qui concernent peu les 18-25 ans. Nous oublions qu’ils ont rarement un chez « eux », un salaire et par conséquence les moyens de se créer les opportunités de consommations courantes du vin. Aussi en toute logique, il est normal que les jeunes aient peu d’attirance pour le vin, peu d’occasions de s’y initier et donc de s’y intéresser, pour acheter et consommer.
S’attaquer à cette cible est un sacré défi. Il faudrait que notre histoire, que notre culture, que notre société, changent radicalement pour que ce marché devienne concrètement accessible. Aujourd’hui il existe, sans aucun doute, mais il est également l’excuse de bien des vignerons pour faire des vins qui « plaisent », soit des vins trop souvent technologiques, qui ne réunissent en aucun cas les critères de « qualité » qui suivront dans la seconde partie de cet article (Le vin plaisir)…
Les consommateurs, futurs amateurs de vins, s'y mettent "vraiment" vers 30 ans. Plus curieux que leurs ainés, ils s’informent sur le produit, ils ont besoin de compréhension et souhaitent une consommation plus consciente, plus raisonnée, plus qualitative, que par le passé. Ils commencent leur chemin initiatique par des vins accessibles, à tout point de vue ; prix, simplicité structurelle, simplicité aromatique, simplicité de l’étiquette… Mais plus la route avance et plus ils recherchent des sensations, des expressions plus fortes et plus complexes.
C’est pourquoi les vins qui ont un avenir, sont d’abord des vins de « qualité » qui se respectent et non des vins, « fait pour plaire ».
La suite dans 3 jours...
Bonne journée !