Vin chargé, mais en quoi ?

En dégustation, -chargé- qualifie soit un vin épais, soit une couleur d’un rouge trop foncé (une robe chargée). On pourra également dire qu’un vin est chargé en alcool, si l’alcool est trop présent.

 

Pour dépeindre l’excès de boisson, l’image de la charge est fort ancienne : « vino oneratus », chargé de vin, en latin. Dés le 16ème siècle, (se) charger signifie (s’) enivrer ; au 19ème, on dit « avoir sa charge ». La métaphore s’est développée en « charger la mule, charger la brouette à Lyon, être chargé à couler bas en Normandie, ou être chargé de travers en Anjou ».

 

Le sens technique de charger, mettre des munitions dans une arme à feu, ajoute une variante aux diverses métaphores qui assimilent les bouteilles à l’artillerie et le gosier du buveur à un fusil : on a l’estomac chargé à balle, si l’on a trop bu ; mais si l’on commande une nouvelle tournée, on recharge ça.

 

Extrait de robert Giraud, « Le vin des Rues » :

-On va remettre ça, c’est pas lui, tiens, qui aurait refusé un coup.

Chargez un petit de mieux, la patronne.

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