21 Mars 2014
Je défends les « vins de terroir » et je dénonce les vins technologiques ou standardisés, qui sont en forte augmentation, en France.
Pour ceux qui me lisent régulièrement, vous m’avez peut être déjà entendu dire, que les vins technologiques sont impropres à la consommation, soit inconsommables.
Que cela signifie-t-il plus précisément ?
C'est-à-dire que je trouve ces vins indigestes, et que le corps « souffre » d’avoir absorbé ce produit. Cela peut se manifester par une sensation de remue-ménage dans le ventre, par des vapeurs injustifiées, un effet nauséeux, un malaise général, vertiges, hauts de cœur etc.… Bref quelque soit le symptôme qui se manifeste, le vin ne devrait bien évidemment en aucun cas produire ce type d’effets désagréables, mais le pire, c’est que bien souvent, on ressent le symptôme sans l’attribuer au vin…
Au-delà des symptômes physiques, plus ou moins présents, il y a le fait que ces vins ne se boivent pas facilement ; c'est-à-dire que l’on boit deux gorgée, voire un verre, et on ne finit pas la bouteille. Que l’on juge ou non un vin de qualité, le meilleur élément pour savoir si un vin est de « qualité » c’est de voir si les gens le boivent. A force de parler de dégustation, nous oublions que le vin est fait pour être bu et donc certains domaines réalisent des vins « bête à concours » au lieu de réaliser des vins consommables. Il m’est souvent arrivé de constater que de « grands noms » ne se boivent pas. Je vous dirai bien que les gens ont eu les yeux plus gros que le ventre, mais je ne suis pas une grosse buveuse et pourtant j’avoue pouvoir me boire une bouteille à deux quand le vin coule tout seul. Et très clairement quand la bouteille n’a pas été consommée entièrement, je ne peux m’empêcher de me dire que ce vin n’était pas aussi consommable qu’on aurait pu le penser.
Vous aurez compris que je ne peux prouver le lien de cause à effet entre ces vins inconsommables/indigestes et les vins technologiques/standardisés, mais même sans explication, je me fie à mes observations et cela n’enlève rien au fait qu’il existe des vins qui ne se boivent pas.
Alors il y a les conséquences des vins technologiques, mais pourquoi appelons-nous ces vins technologiques ou standardisés ?
Ces vins sont techniquement parfaits, grâce à la technologie et à l’évolution de l’œnologie. Au lieu que le vin soit les conséquences de la nature, que le vigneron accompagne, il est le résultat d’un objectif, vendre à n’importe quel prix.
C'est-à-dire qu’un vin de terroir est le fruit de la nature, l’homme jouant un rôle d’observateur, d’accompagnateur, de soigneur, tandis que les vins technologiques sont le résultat des hommes ; l’homme a réfléchi au vin qu’il voulait et même si la nature ne lui donne pas le vin qu’il souhaite, il arrive grâce à la technologie et à l’œnologie à faire le vin qui l’arrange, de ce fait la notion de terroir et de millésime est totalement ignorée, non exploitée et tout simplement gommée. C’est pour cela que je dis que ces vins sont techniquement parfaits et particulièrement ennuyeux, ils ne sont rien, ils n’ont rien, aussi pas d’émotions, pas d’histoire, pas de voyage, il ne se passe rien avec ces vins, alors certes on a rien à leur reprocher, mais nous n’avons aussi aucune raison de se souvenir d’eux et de les rechercher. Comme ces vins n’ont pas de caractère et de spécificités propres, on les trouve uniforme ayant pour seule particularité d’être des vins technologiques, d’où la notion de standardisation. Donc oui, dans cette catégorie de vins, il existe des blancs, des rouges et des rosés, oui, un vin technologique de Loire n’est pas pareil que celui de Provence, mais c’est au sein d’une même appellation que l’inquiétude gronde, parce que parfois nous constatons que les vins de terroir sont minoritaires.
Pouvez-vous imaginer, que le seul moyen de gouter des vins différents, soit de changer de régions ou de pays d’origine et encore, si par malheur au sein d’une même région, la diversité était réduite au strict minimum.
Si un jour nous en arrivions là, je désespérerais. Cela serait un crime…
Il faut bien comprendre que si un vin ne provoque rien en vous, si un vin ne nourrit pas votre corps et votre âme, alors il ne reste que le vin-alcool et boire pour boire, je crois que ce n’est bon ni pour nous ni pour le vin qui mérite mieux que la simple intention d’être alcoolisée…
Voilà pourquoi je vous interpelle autant que possible, pour que vous soyez des consommateurs investis, des consommateurs critiques et que vous puissiez transmettre à votre tour.
Dans ce combat, je n’accuse pas la technologie, ni l’évolution qui me paraissent nécessaires et inévitables ; j’accuse les hommes qui se servent de ces nouvelles connaissances pour tuer le vin, au lieu de le servir.
Bonne Journée