La réforme des AOC, quoi en penser ?

Comment considérer la notion d’AOC de nos jours ?

 

L’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée), est le fleuron de notre classification.

Définie par l’INAO (Institut National des Appellations d’ Origine), elle détermine le cahier des charges donné aux exploitants, pour produire l’AOC qui les concerne, dans le but d’obtenir une qualité, dans le cas présent supérieure aux autres classifications.

 

Ce cahier des charges est fonction, d’une région, les règlementations variant de l’une à l’autre, et d’un terroir, soit une zone délimitée.  Les producteurs sont bien sur soumis à la législation nationale en vigueur. Par exemple, lors des vinifications, il est contradictoire d’édulcorer un vin et à la fois de le désalcooliser, et cette règle se vérifie dans chaque vignoble…

 

Il s’avère que l’INAO a entamé l’immense chantier de réformer les AOC.

Cela va de soi avec les modifications de la classification, régies par la Commission Européenne.

 

Avant

Prochainement vous verrez

1. VQPRD (Vin de Qualité Produit sur une Région Déterminée) Cette catégorie compte les AOC et les AOVDQS

1. Vins AOP

(Appellation d’Origine Protégée)

2. Vins de Pays. C’est la plus haute gamme des Vins de Table

2. Vins IGP

(Indication Géographique Protégée)

3. Vins de Table

3. Vins sans IG

(sans Indication Géographique)

 

L’INAO a déjà commencé, mais elle est loin d’avoir fini, de remettre à plat le cahier des charges de chaque AOC. Elle en compte presque 500, autant vous dire, que cela prend du temps. Le but étant de tenir compte des changements, qui ont eu lieu, depuis toutes ces années, pour les améliorer, au-delà de les mettre à jour. Rappelons que l’INAO fut créé en 1936. Chaque « nouveau » cahier des charges, est désormais publié au Journal Officiel.

 

Ces reformes posent de nombreuses questions.

 

Par exemple, une des rares différences entre une AOC et un Vin de Pays est son rendement. Sachant cela, jusqu’à quel point peut on considérer la qualité d’un vin en fonction de son rendement ?  D’autre part, quel est l’écart de ce rendement ?

Il faut savoir qu’une vigne peut produire plus de 100 hl/ha sans problème, si on la laissait faire, sans la tailler.

Les rendements moyens, pour les AOC, sont souvent inférieurs à l’autorisation et sont de l’ordre de 35hl-40/ha, alors que l’autorisation peut aller jusqu’à 70hl/ha.

Pour les vins de Pays, ils tournent autour de 85hl/ha, mais de nombreux vignerons ne récoltent qu’à hauteur de 60hl/ha.

Nous observons très facilement que ce critère ne peut définir la qualité d’une AOC, puisque les vignerons consciencieux appliquent des règles plus rigoureuses que la réglementation. Sans oublier bien sur, ceux qui produisent des AOC, mais qui sont incompétents.

On peut respecter de nombreuses règles et à la fois être mauvais dans ce que l’on fait.

Vous savez les recettes de cuisine, 10 personnes peuvent les suivre et obtenir 10 résultats différents…

 

Du coup, c’est bien gentil de réformer les AOC, mais pour faire quoi et aller où ?

 

Nous savons très bien que l’AOC n’est pas gage de qualité, de même que les Vins de Table sont loin de n’être que médiocrité.

D’autres exemples nous montrent très bien le problème de la qualité, les grands crus contre les appellations régionales.

On peut trouver un Petit Chablis d’un propriétaire, de bien meilleure qualité que le « Grand Cru » d’un autre propriétaire.

 

Aussi aurait-il été opportun de modifier peut être radicalement notre classification, plutôt que de soi-disant réformer.

 

Peut être oublions nous encore la part de subjectivité omniprésente dans le vin ?

Quelque soit la réglementation et la « qualité » des vins, nous savons très bien qu’il existe suffisamment de goûts dans la nature, pour que chaque consommateurs trouvent le vin de son palais.

Une fois que chacun l’a trouvé, quelle place accorde-ton à la classification ou à la qualité du vin qui nous a plu ?

 

Notre choix de lecture d’un vin, se faisant par l’étiquette, répondant à la législation, la classification, ne serait-elle pas complètement obsolète par les temps qui courent ?

 

Je n’ai pas la sensation que l’on puisse se reposer sur l’INAO pour rénover la classification française, aussi peut être est-ce aux vignerons de commencer à plancher sérieusement sur la question et de se décider à innover !

 

Voir l'article : Est ce que l'AOC protège et respecte l'expression du terroir dans le vin ?


Bonne journée

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