9 Décembre 2021
Comment sont-ils perçus ?
Ont-ils une différence gustative ?
Le consommateur est-il -pour ou contre- ?
Deux études ont été menées pour répondre à ces questions, voyons ce qu’il en ressort…
Rappelons qu’un VDQA, est un vin qui a été désalcoolisé, on a abaissé sa teneur en alcool naturelle, ou d’origine.
Par exemple, un vin qui contient un taux d’alcool volumique de 14%, après désalcoolisation, n’en compte plus que 9%.
Les résultats de la première étude, faite par l’Inra de Dijon, avec le centre de recherches de Pernod Ricard, portaient sur la perception psychologique de 79 consommateurs de vin français.
Sans avoir gouté les vins, face à l’information de vins désalcoolisés de 14 à 10% :
- la moitié, d’entre eux, a un apriori négatif sur les VDQA, ils s’inquiètent de la qualité finale du produit et de son aptitude à la conservation.
- environ 20% les acceptent, ils sont soucieux des problèmes de santé, liés à l’alcool et à l’état d’ébriété au volant…
- et le reste n’a pas ou peu d’opinions.
A cette occasion, ils ont également fait un comparatif entre un groupe de dégustateurs néophytes et celui de professionnels, sur les VDQA. Les professionnels observent des différences, considérant les VDQA « moins ronds, plus court et moins équilibrés » que le témoin non désalcoolisé.
La seconde étude fût menée par l’Inra de Montpellier, auprès de 129 dégustateurs néophytes, dans le but d’estimer le seuil d’acceptabilité des VDQA.
Lors d’une série de dégustations à l’aveugle, les 129 personnes ont mieux noté les vins entre 8 et 9% d’alcool que les vins à 12%.
D’autres tests furent effectués, à domicile, chez des consommateurs réguliers, sur la même base de dégustation, et les résultats furent identiques, venant confirmer les premiers.
Ensuite, ils leur ont fait re-gouté les mêmes vins, en les informant des teneurs en alcool, et curieusement cette fois, ce sont les vins non « allégés » qui ont été légèrement mieux noté que les VDQA.
Ils ont demandé au panel :
● Si un vin allégé à 12% reste un vin ; 80% ont répondu -oui-.
● Si un vin allégé à 9% reste un vin ; seulement 1/3 ont répondu -oui-.
● Si un vin allégé à 8% reste un vin ; un cinquième des 129 personnes a répondu -oui-.
C’est autour de 10%, que le seuil d’acceptabilité des VDQA semble le plus fort et le mieux perçu, par les consommateurs.
Ces questions ont également mises en évidence le fait que le panel tolère davantage une faible teneur en alcool pour les vins blancs et rosés, par rapport aux vins rouges.
En conclusion, gustativement, les VDQA sont perçus comme les vins de 12%. La réticence des consommateurs, pour ces vins, reste psychologique.
Les distributeurs devraient avoir conscience de ces données, pour informer correctement les consommateurs et améliorer l’image des VDQA.
Dans l’avenir, la communication portant sur la teneur en alcool, pourrait devenir un critère d’achat de poids pour les consommateurs.
Dans l’immédiat, de nombreux aprioris doivent encore être dépassés, pour pouvoir convaincre consommateurs et prescripteurs, sur ce type de produits.
Bonne journée
Voir : Alcool croissant dans le vin, une solution : la désalcoolisation
Compte rendu de l'Inra sur le projet de réduction de l'alcool dans les vins
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