19 Janvier 2015
2°) Critique des fiches de dégustation de contrôle et conclusion
Suite à la 1ère partie, nous avons constaté quelques différences entre Quali-Bordeaux et Icône, qui contrôlent les vignerons, sur la conformité de leurs vins.
A mes yeux, 7 dégustateurs valent mieux que 5, mais j’apprécie la méthode de préparation à la dégustation de Quali-Bordeaux, qui tient compte des disparités de perception des dégustateurs.
Cependant, je vais en venir au point qui me fâche un peu…
Ce type de dégustations doit être rapide, puisque nous n’analysons pas le vin globalement, nous sommes uniquement dans une recherche de défauts. Normalement un défaut est flagrant, donc il n’exige pas une réflexion particulièrement poussée. Ensuite, ces vins ne sont pas sensés présenter de défauts majeurs, puisqu’ils sont produits dans le cadre du cahier des charges de l’AOC. Aussi, quand je vois leur grille de dégustation, j’avoue m’interroger longuement, sur la manière dont on définit un défaut.
Décortiquons ces fiches : (fiche 1) et (fiche 2)
Etape 1, le visuel :
Je comprends qu’un vin « à peine fini », qui possède des reflets bruns puisse nous interpeller, parce que normalement cela est caractéristique des vins vieux, donc ce critère correspond à un défaut. Par contre, je ne comprends pas pourquoi un vin peu limpide, ou dont la couleur serait peu intense, pourrait être un défaut, puisque ces constats sont principalement liés aux choix et méthodes de collages et filtrations. L’AOC n’exige pas des vins parfaitement limpide et intense, donc pourquoi retenir ce critère ? Et le vin peut être plus ou moins joli à regarder, mais est ce vraiment cela qui importe, une fois qu’on l’a avalé ?
Etape 2, l’olfactif :
L’intensité, je ne sais pas en quoi cela peut être un défaut ou une qualité, dans la mesure où cet élément varie tout au long de la vie du vin, il en est de même pour la netteté du nez.
L’oxydation est considérée comme un défaut, tout comme le moisi, l’acescence, l’évolution, la réduction et les notes phénolées…
Par contre, je ne savais pas que les aromes végétaux ou herbacés pouvaient être des défauts, il faudrait que l’on m’explique cela… Après tout j’ai déjà senti des vins qui avaient un côté fougère, herbe fraîche et foin ; et ces odeurs sont végétales et ces vins ont bien été homologués, donc, grand point d’interrogation sur ce critère.
Etape 3, le gustatif :
Pour cette dernière, tous les critères à observer, sont ceux d’une analyse classique. Alors je dirai, où est la recherche de défaut, voire de défaut majeur.
Quand on goute beaucoup de vins, ce que font, j’imagine, les dégustateurs de contrôle, un défaut est très vite vu, donc normalement ils ne devraient pas avoir besoin de ce type de grille, qui peut influencer leur jugement.
La meilleure méthode serait certainement de dire très simplement dans un premier temps si le vin est conforme ou non, et s’il ne l’est pas de justifier directement son opinion, plutôt que de passer par une grille.
Un défaut doit être majeur pour considérer le vin impropre à la consommation et par conséquent non-conforme à l’AOC. En dehors des défauts majeurs, qui sont peu nombreux, entre nous, il y a des critères observés qui me laissent perplexes pour l’exactitude et l’efficacité de ce type de dégustation de contrôle.
Dans l’article « Typicité et / ou Originalité des vins », en bas de page, il y a un exemple de vigneron qui témoigne des raisons de refus pour son vin ; et on constate, que le motif ne concernait pas un défaut majeur, alors sans dire qu’ils font n’importe quoi, je m’interroge fortement quand aux critères observés, aux formations des dégustateurs jurés, à la pertinence de jugement, aux motivations d’acceptation ou de refus… Tout cela manque de transparence, à mon gout, mais ce n’est que mon avis…
Et vous qu’en pensez vous ?
Bonne journée à Tous !