5 Mai 2015
Je vous parle régulièrement des conséquences de la mondialisation sur les vins français, dont le principal problème est la standardisation du goût du vin.
Peut être avez-vous déjà entendu parler de la futur modification de la classification des vins français, vu par le gouvernement européen…
Voici ce qui nous attend d’après les discussions de la commission de Bruxelles.
Actuellement, notre classification est répartie en 2 catégories soit :
♦ Les VQPRD (Vin de Qualité Produit sur une Région Déterminée), ce sont les vins AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) et les vins AOVDQS (Appellation d’Origine Vin de Qualité Supérieur)
♦ Et les Vin de Table, dont la « meilleure » qualité sont les Vins de Pays.
La réforme serait :
Les AOP : Vins d’Appellation d’Origine Protégée pour les AOC
Les IGP : Vins avec Indication Géographique Protégée pour les Vin de Pays
Les Vins sans IG : Vins sans indication Géographique, pour les vins de table.
Pour le moment nous n’en savons pas plus, si ce n’est qu’il serait également question d’autoriser tous les cépages, dans n’importe quelle zone…
Cela remettrait en question la cohérence et les repères actuels des vins français.
Autre probabilité, le millésime et le cépage pourrait apparaître sur les Vins de Table…
Les conséquences sont évidentes, aujourd’hui, un des principaux problèmes du consommateur est de lire l’étiquette du vin et de savoir à quelle qualité, il correspond.
Ces nouvelles règles auraient pour conséquence de ne plus avoir de repères tout court.
Ainsi, il serait aisé de confondre chaque catégorie.
Certainement, que les informations inscrites sur les bouteilles seront peut être plus claires pour ce dernier, cependant, encore une fois ces remaniements dévalorisent nos terroirs, notre savoir-faire, notre patrimoine…
Le vin était déjà un sacré business, mais il prend la voie rapide pour ne devenir plus que ça.
Il est fort à parier que le dindon de la farce sera encore le consommateur, et que ce seront les mêmes (intermédiaires, négociants…), qui s’en mettront plein les poches.
Il était une époque, où la France était un modèle pour produire du vin. Certes nous avions la législation la plus compliquée du monde, mais grâce à la qualité et à la renommée de nos résultats, nous étions enviés.
C’est tout de même ces contraintes qui nous ont élevé, et qui permettaient d’exiger la qualité avant tout.
Nous étions des pionniers, nous étions des initiateurs, nous étions l’exemple…
Où est passé notre confiance ?
Comment se fait il que nos décisions soient les réponses à nos craintes ?
Nous nous sommes mis à faire des vins « à l’américaine », trop de bois, plus de finesse…
Nous nous sommes mis à faire des vins technologiques, des vins morts, sans vie, sans énergie…
Aujourd’hui, en touchant à notre classifiaction et règlementation, nous touchons à l’âme du vin français.
Bref, tout ce que nos pères nous ont livrés, transmis, notre histoire, celle qui nous a emmenée tout en haut, risque aujourd’hui de créer notre chute, parce que les français ne s’éduquent plus au vins, ils ne s’y intéressent plus, ils ne veulent plus exiger l’excellence…
Sans conscience, pas de combat, sans combat, une fin inéluctable de l’authentique "made in France"…
Bonne journée