10 Janvier 2009
Dans ce numéro, Femme Actuelle a fait un dossier spécial, intitulé :
« Les bonnes questions à se poser sur le vin Bio »
Faisons un zoom sur les réponses énoncées…
Voici mes réponses, pour comparer.
1. Pourquoi si peu de viticulture Bio ?
Le Bio coûte un peu cher au démarrage, cela exige de modifier les méthodes de la viticulture en place, cela demande souvent plus de mains d’œuvres… Pour s’y mettre, il faut aussi adhérer au fond du sujet, qui est : protéger l’environnement, choisir de produire un raisin plus sain de meilleure qualité, revenir à des valeurs plus traditionnelles… Le Bio c’est avant tout un état d’esprit et tant que cela restera un choix libre et bien certes de plus en plus de vignerons s’y mettront, mais cela restera sans doute une minorité, jusqu’à ce que cela deviennent une obligation du cahier des charges.
2. Quelle différence avec la viticulture raisonnée ?
La viticulture raisonnée est un choix indépendant du vigneron, c'est-à-dire qu’il se présente comme quelqu’un qui fait attention. Alors attention dans quelle mesure et bien cela dépend du vigneron, certains observent des règles plus drastiques que les vignerons Bio, d’autres sont moyennement attentifs, cela veut tout dire et rien dire, puisque ce n’est pas légiféré.
Donc, il faut connaître les pratiques du vigneron, afin de savoir avec exactitude pourquoi celui-ci en question se présente ainsi… et bien sur avoir conscience que ce qu’il fait lui, n’est pas représentatifs des autres.
Ayez conscience que de nombreux vignerons ne sont pas certifiés Bio parce que cela coute de l’argent et du temps de se faire certifier, il n’en demeure pas moins que même sans certification, il respecte leur environnement et je répète parfois mieux et plus que certains « domaines Bio ».
3. Trouve-t-on des pesticides dans les vins ?
On trouve en effet des résidus, mais à des taux très bas, qui ne suggèrent aucun dangers pour l’organisme, a priori. Certains domaines mènent des études comparatives pour observer les différences à long termes sur les résidus des pesticides dit : de contact, pénétrant ou systémique, afin de savoir, si suivant la méthode utilisée, les conséquences changent.
Rappel :
Les produits phytosanitaires peuvent être de « contact » : c'est-à-dire qu’ils restent en surface de la feuille, « pénétrant » : c'est-à-dire qu’ils pénètrent dans la feuille et « systémique » : c'est-à-dire qu’ils circulent à travers la sève.
4. Pourquoi ces crus contiennent-ils du souffre ?
Le raisin contient à l’état naturel du souffre, une fois le jus fermenté, le vin contient encore ce même souffre… Donc même sans ajout, le souffre est présent dans le vin.
Ensuite le souffre permet d’aseptiser et de conserver le vin, sans, le vin ne pourra se garder aussi longtemps qu’avec.
Dans la réponse de Femme Actuelle, ils disent qu’un vigneron Bio a l’obligation d’inscrire la mention « contient ou ne contient pas de sulfites ». « Contient des sulfites » est l’obligation légale. Comme je viens de vous l’expliquer, normalement, il n’est pas possible qu’un vin ne contienne pas de sulfites, puisque cet élément est présent naturellement dans le raisin, si le vin n’en a pas, à votre place, je m’inquièterai, c’est ce que ce n’est plus si naturel que cela.
5. Substance autorisée, la Bouillie Bordelaise est-elle nuisible à l’environnement ?
La seule chose que je sais, pour en avoir déjà parlé avec certains producteurs, c’est que les avis sont partagés sur les conséquences de la Bouillie Bordelaise. C'est-à-dire que personne ne peut contredire son efficacité actuelle, par contre nous n’avons aucune idée, aucun recul, rien qui puisse attester que dans le futur, cela aura ou non des conséquences, positives ou négatives, sur l’environnement et les hommes…
6. Consommé raisonnablement est-il meilleur pour la santé ?
Et bien je ne pense pas qu’il faille convaincre les non consommateurs de consommer parce que cela serait mieux pour leur santé, de même que je ne recommanderai jamais de consommer 2 verres de vins tous les jours, afin de m’assurer que chaque consommateur devienne alcoolique et dépendant.
Donc en toute logique consommer raisonnablement est meilleur pour la santé que de consommer trop régulièrement…
7. Est-il vraiment plus cher ?
Le vin Bio demandant plus d’investissements d’une manière générale, coûte environ 20% de plus que les vins non Bio.
Le magazine soutient la théorie qu’un vin Bio peut être plus cher qu’un vin fabriqué par un négociant, mais pas d’un vin produit par un vigneron indépendant.
Je ne soutiens pas cette règle, le vin de négoce n’est pas forcément moins cher que celui du récoltant, cela ne se vérifie pas dans la réalité.
Donc je vous confirme qu’en général, les vins Bio coutent 20% de plus que les prix du marché.
Mais comme toujours, n’ayant pas de règles hors Bio, je ne saurai en affirmer une sur le Bio.
8. A-t-il un goût particulier ?
Faux, le goût est subjectif, si vous goutez un vin Bio qu’il vous plaise ou non, vous pouvez mettre ça sur le dos du Bio ou non…
Tiens, il est « bon » parce qu’il est Bio, ou tiens, il est bizarre parce qu’il est Bio…
Il n’y a pas de raisons particulières au fait d’aimer un vin ou non, maintenant on peut chercher des excuses, si ça nous rassure…
9. Un grand vin peut-il être Bio ?
Vrai. Mais aussi, Un grand vin peut ne pas être Bio aussi…
J’aime l’avis de l’expert ! RAPPEL !
Seul le raisin est Bio, parce qu’il découle d’une viticulture biologique. Le vin n’est pas réellement Bio parce que certaines manipulations lors des vinifications et élevages, peuvent être contraire à la démarche Bio.
A lire également sur le Bio : Vin BIO, est ce un label de qualité ? et Petit point sur le Vin Bio...
Bonne journée à Tous !