28 Janvier 2009
Le syndicat (CEEV) du négoce européen demande auprès de la Commission Européenne d'autoriser le « coupage* » des vins sans indication géographique (Vin de Table), pour obtenir du vin rosé.
CEEV : Comité européen des Entreprises du Vin
A l'annonce de cette demande, les producteurs de Provence, sont scandalisés, et ils pensent que cela va tirer la qualité des rosés vers le bas.
Cette pratique est une façon de tromper le consommateur, si la Commission Européenne acceptait cette demande, il me paraît nécessaire, voire indispensable, que la réglementation oblige les viticulteurs à mentionner, si le rosé est issu d’un coupage ou d’une Saignée**.
*Définition du coupage : assemblage de vins rouges et blancs pour faire du vin rosé.
**Définition Rosé de Saignée : C’est la durée de macération des peaux de raisins noirs dans le moût de raisins qui détermine la coloration du vin. Une fois que l’intensité colorante souhaitée est obtenue, les peaux sont retirées du moût.
Rappelons que la seule région de France autorisée à faire des coupages est la Champagne, pour faire du Champagne rosé.
De même que les maisons de Champagne, qui souhaitent réaliser de « Grands » Rosés, utilisent la méthode par Saignée, et se font une joie d’en faire une valeur ajoutée à leur produit, en indiquant sur la bouteille : « Rosé de Saignée ». Cette technique est certes plus contraignante, mais elle est reconnue comme plus qualitative.
Cela va dans le sens des vignerons provençaux scandalisés.
De même que cela infirme les arguments du CEEV qui prétend que le coupage permet d’affiner les vins. Par contre il est vrai que le coupage étant avant tout un assemblage, il permettrait une meilleure constance de la qualité et par la même occasion un goût plus régulier mais plus uniforme.
Vouloir être à armes égales quand ces changements vous élèvent, c’est positif, par contre vouloir combattre à un niveau inférieur que là où l’on se situe, cela s’appelle régresser.
A croire que les erreurs du passé ne leurs ont pas servis de leçon.
Les vignerons français n’ont toujours pas compris que c’était nous les leaders.
Et que notre histoire, nos traditions, notre savoir-faire, notre expérience nous étaient enviés par les autres. Au lieu de cultiver cette excellence, nous prenons peur face aux concurrents, qui ont moins de contraintes que nous, mais qui n’ont pas notre terroir et qui produisent des vins de moins bonnes qualités que nous.
Il est possible qu’ils prennent de nombreuses parts de marché qui nous font souffrir, mais il était naïf de croire que nous serions les seuls pour toujours, de même que cela fait beaucoup d’émulation parce que c’est nouveau, mais eux évoluent pour tendre vers nous, alors que nous faisons des choix qui tendent vers eux, mais qui dévaluent la qualité de nos produits. Nous causons notre propre perte sans même nous en rendre compte.
Baisser notre qualité contribue à perdre nos parts de marché.
Si les étrangers achètent du vin français, mais y trouve la qualité et la « typicité » américaine ou australienne, pour le coût d’un vin français, alors pourquoi l’achèterait-il ?
Si on paye le prix pour un vin français, c’est pour y retrouver la renommée du vin français, avec les qualités qui ont fait leur réputation, sans quoi, cela n’a aucun sens.
La Commission Européenne n’a pas un rôle de protecteur des Vins Français, aussi, si elle acceptait ce type de demande, cela équivaudrait à ouvrir la Boite de Pandor.
Je suis déjà choquée, que ce genre de demande soit examinée.
J’espère qu’après étude, la réponse sera négative.
Affaire à suivre…
Suivra un article qui approfondit la question du négoce