15 Octobre 2023
L'histoire et les origines du Chasselas donnent lieu à de nombreuses controverses, comme vous allez pouvoir le constater.
Un grand nombre de formes, connues du Chasselas, suggère une certaine ancienneté de ce cépage, comme on le reconnaît pour d’autres. Toutefois, comment pouvons-nous déterminer la date de cette ancienneté, quand les écrits manquent, quand la technologie, comme la recherche de l’ADN, ne peut nous aider, parce que ces parents, auraient disparu…
Une première hypothèse apparaît lorsque des peintures sépulcrales égyptiennes, représentant une forme et une couleur de feuille, proche de celle du Chasselas, furent découvertes. Elles dataient de 5000 ans. De là, on en déduit que ce cépage était très ancien, et qu’il avait été importé du Liban, en Egypte. D’autre part dans l’oasis de Fayoum (désert de Libye), on trouve des cépages comparables au Chasselas, cette information, venant cultiver l’idée, qu’il est d’origine orientale. L’histoire continue en racontant que ce sont les Phéniciens qui l’auraient propagé dans le bassin méditerranéen, en Espagne, en Italie, puis dans la Vallée du Rhône… Sa culture se répandant peu à peu, plus au nord en Allemagne, puis dans le reste de l’Europe de l’est.
C’est là que se termine cette première hypothèse, traitant de l’origine la plus ancienne.
Au cours de l’histoire, d’autres sources apparaissent…
Au 16ème Siècle : Il semblerait qu’en 1523, le vicomte d’Auban, diplomate sous François 1er, à la cour du sultan Suleiman II, aurait importé en France, des vignes de Chasselas, originaires de Constantinople. Elles auraient été plantées sous serres, pour obtenir des raisins de table.
Au 18ème Siècle : Sous le règne de Louis XV, le général de Courten importa en Suisse des plants de Chasselas, de Fontainebleau. On suppose également le chemin inverse…
Une étude récente, menée par les docteurs José Vouillamoz et Claire Arnold, spécialistes de la survie des plantes, vient compléter et corriger nos croyances sur l’origine du Chasselas.
Leur approche de travail combinait l’historique et la génétique du cépage, dont la première mention apparaît en 1539 en Allemagne.
Selon eux, au début du 17ème siècle, un botaniste bâlois parlait du « fendant », planté en Bourgogne, appelé également lausannois.
Un siècle plus tard, une première mention du « fendant » est évoquée en Pays de Vaud (Suisse).
Près de 150 ans après, une cinquantaine de plants sont achetés sur Vaud, et installés dans le sol valaisan. Seul cet historique fût communiqué, on peut dire que c’est maigre !
Les 2 docteurs connaissent les différentes hypothèses qui ont été avancées pour déterminer l’origine du Chasselas, comme : celle de Constantinople, d’Egypte, ou du village de Chasselas, près de Mâcon, mais n’y accordent que peu de crédibilité...
Du point de vue génétique, l’analyse a porté sur 511 cépages dans 18 pays, puis sur 317 dans 10 pays, et enfin sur 132 dans 6 pays. Elle a permis d’établir avec certitude, que l’origine du Chasselas ne peut être orientale. Réalisée, par cercles concentriques, l’étude situe l’origine du cépage au carrefour de la Suisse, de la France et de l’Italie. Cela est très précis, en sachant que le père génétique du chasselas reste inconnu à ce jour.
Ces résultats confirmeraient la naissance des premiers grains de Chasselas près de l’arc lémanique, d’où il se propagea dans une partie de l’Europe.
On peut donc conclure que le chasselas serait originaire de l’arc lémanique au sens large.
Adrien Berget, ampélographe français, dit : « Il est toujours difficile de citer l’origine exacte d’un cépage, mais l’on peut se tenir à cette présomption : l’origine d’un cépage dérive du pays, où sa culture est la plus répandue et la plus ancienne. Or de ce point de vue, pas de doute : le Chasselas est le raisin suisse, par excellence. »
Synonymes :
Chasselas doré, chasselas de Fontainebleau, Gutedel en Alsace, fendant ou fendans (en raison des grains qui se fendent sous la dent), luzannois ou lausannois en Suisse, en Savoie, giclet, bon blanc de Savoie et dans l'Ain, mornain, mornant, mornen blanc…
Description :
Ce cépage apprécie les climats froids. Ses grappes sont moyennes, cylindriques, et plus ou moins compactes. Ses baies sont sphériques, de taille moyenne. Sa pellicule est fine et résistante, de couleur verte claire à jaune ambrée, tachetée de roux, au soleil. Il existe également de nombreuses autres couleurs, dues aux différentes formes du Chasselas. Sa pulpe est généralement souple et juteuse.
Les régions qui le cultivent :
Certaines sources déclarent la Suisse, comme le premier pays cultivant le Chasselas, mais l’étude précédente, rendait compte d’autres données, qui viennent contredire ces sources. Ainsi sur 35000 ha cultivés dans le monde, un tiers serait issu de Roumanie, suivi par la Hongrie avec 6000ha, et la Suisse ne serait qu’en troisième position, avec 4000ha.
Par contre, il ne faut pas douter, que ce cépage blanc soit bien le plus cultivé de Suisse, malgré qu’il soit petit à petit remplacer dans certaines zones, par le Chardonnay, le Pinot gris et les cépages rouges… Sinon, nous le trouverons un peu en Allemagne, quant aux autres pays producteurs, les quantités semblent minuscules…
En France, il fut pendant longtemps cultivé en Alsace, mais il s’est raréfié au profit des cépages « plus nobles ». C’est certainement en Savoie et en Loire qu’il est le plus présent, de nos jours. En Savoie les AOC Vin de Savoie + "Crépy", "Marignan", " Marin", "Ripaille" sont issus à minimum 80% du cépage Chasselas, tandis qu’il est à 100% sur l’AOC Pouilly sur Loire, en Loire.
Sources : Cepdivin, wikipédia, chasselas.ch, 24heures.ch, vitis.org, planète-vin…
Bonne journée