Le goût et le vin...

Quand parlons-nous de nos goûts ?
Nous disons souvent : « Les goûts et les couleurs ne se discutent pas ».
Pourtant nous avons tous un palais différent et nous n’en n’avons pas toujours conscience.

Lors de la dégustation de vins, de nombreux facteurs entrent en ligne de compte :

-    Notre environnement : la pièce, la lumière, la température, le nombre de personne…
-    Le matériel utilisé (verrerie, carafe…)
-    Notre état psychologique, émotionnel et physique
-    Notre faculté personnelle à détecter les saveurs, arômes et textures....
-    Et notre vécu, qui a construit et influencé nos goûts

Je suppose que les gens entrainés à la dégustation (les professionnels) ont une connaissance relativement juste et aiguisée de leurs goûts, mais qu’en est-il des autres ?

Bizarrement lors des initiations à la dégustation, que j’ai effectuées chez un caviste, je me suis aperçue, que les gens savaient relativement bien exprimer leurs goûts pour la nourriture, mais qu’ils se sentaient démunis dès qu’il s’agissait de vin.

Pourquoi ? Peut être parce que dans l’inconscient collectif, il faudrait avoir certaines prédispositions pour savoir déguster… On m’a souvent demandé si j’avais un don, ou si j’avais des facilités, et je réponds toujours que j’ai appris, que je me suis entraînée, et que je pratique régulièrement, de la même façon, qu’un sportif ou un musicien le ferait pour s’améliorer et maintenir un certain niveau d’exigences.

Aussi j’encourage les gens, à se faire confiance pour définir leurs sensations, et déterminer si ce qu’ils ressentent est agréable ou non…
Alors être à l’écoute de ses sensations est un bon début, mais choisir les termes qui traduisent précisément notre ressenti semble être un obstacle pour la majeure partie d’entre vous.

Je conseille souvent de s’exprimer avec des images identifiables par tous, comme la description du corps humain, pour parler du corps du vin… Pour la recherche d’arômes, je trouve qu’il est plus facile de les chercher par famille, par élimination, que d’identifier une odeur (une à une) et de chercher à quoi elle correspond… Par exemple, vous êtes dans la famille des fruits, choisissez une sous-catégorie comme les fruits rouges, et cherchez de la fraise, de la framboise, des cerises, ou des groseilles, si aucun de ces fruits ne se retrouve dans le vin, c’est qu’il ne possède pas d’arômes de fruits rouges… Alors cela peut sembler long et fastidieux comme exercice, mais c’est une bonne méthode pour s’entraîner quand on débute…
Concernant les saveurs fondamentales, nous pouvons faire la même chose que pour les recherches d’arômes ; est-il ? sucré, acide, amer… Si ces sensations sont présentes, à quelle intensité les ressentons-nous ?
Petit à petit, nous nous concentrons sur chacun des aspects du vin, et un à la fois, pour découvrir qu’il nous plait ou non globalement, et si certains éléments nous donnent plus de plaisir que d’autres…

Finalement, en prenant simplement le temps d’observer un vin et ce qu’il provoque en nous, étape par étape, nous commençons à comprendre pourquoi nous apprécions ou non un vin et comment nommer nos ressentis pour partager nos impressions avec les autres.
En étant à l’écoute de nos sensations et en accordant toute notre attention au vin, nous pouvons avec de l’entrainement qualifier justement notre ressenti du vin, sans l’imposer aux autres. Cette première étape dans l’apprentissage du vin nous permettra de mieux communiquer et d’entamer un chemin initiatique nécessaire à sa compréhension. Il faut d’abord bien se connaître, pour entrevoir le vin dans son entièreté.

Je vous recommande vivement de vous initier à la dégustation, pour être autonome et ne plus attendre des professionnels qu’ils vous disent ce que vous devez ressentir et penser d’un vin.
A partir du moment où nous savons ce que nous aimons ou non dans le vin, et pourquoi, nous serons aptes à exprimer le type de vins qui nous correspondent et cela nous aidera pour communiquer avec les vendeurs ou les producteurs de vin, pour nous faire mieux conseiller, dans la mesure où nous ne pourrions pas gouter le vin avant.

Bonne journée

 

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G
Bonjour <br /> <br /> Je viens de decouvrir votre site tout recemment franchement bravo <br /> <br /> J ai bien aimé vos quizzs<br /> <br /> Je commence par le debut concernant vos articles , j ai beaucoup de boulot niveau lecture<br /> <br /> Concernant cette article cela me fait penser un peu a la Caverne de Platon , celui qui entreprend le chemin de comprendre comment sortir de la grotte doit mener les autres a la compréhension de la réalité<br /> <br /> La réalité du vin est complexe mais au final je pense que c'est nous qui la compliquons <br /> <br /> Je pense qu a l origine l homme quand il vivait a l etat sauvage devait utiliser ses sens pour survivre<br /> Au fur et a mesures des progres technologique l homme a perdu ces reflexes sensitifs qui de nos jours ne sont devenus qu'accessoires<br /> Je suis persuadé que quelquepart dans notre cerveau tous les goût et les aromes sont imprimés dans des archives memorielles<br /> <br /> C'est une sorte ascète sensitive en quelquesorte
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B
Pour aller au-delà de mon propre ressenti, j'ai fréquenté un petit temps un "club" de dégustation amateur. J'y ai surtout appris qu'il est difficile, sans comparaison, de pouvoir nommer une saveur ou une autre, du moins dans sa subtilité, pas dans sa première approche. J'ai également découvert que c'est notre mémoire qui est grandement sollicité au début, notre mémoire des saveurs liées à notre enfance particulièrement (avec tout ce que cela peut parfois porter d'émotionnel). Anecdote : un jour j'ai dit à mes collègues de dégustation que je relevais une odeur de "chien mouillé"... Tout le monde a ri... Mais quelques semaines ensuite, sur un autre vin, j'ai retrouvé cette sensation, j'ai donc énoncé le même verdict... Mais cette fois tout le monde acquiescé et fait allusion au vin précédent. Mine de rien, nous venions de nous donner une référence commune.
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