Le Vignoble Québécois, en bref...

En France, c’est la période des vendanges pour les vins de glace, aussi j’avais envie de vous parler du Canada, qui est le premier producteur de vins de glace. Plus précisément, je vais vous présenter le vignoble du Québec, qui est le plus petit et le plus improbable des vignobles canadiens.

Au Canada, il existe 4 régions productrices de vins : L’Ontario et la Colombie Britannique, qui sont les 2 plus grandes régions, suivies de la Nouvelle-Ecosse et du Québec ; ce dernier représente un volume presque insignifiant, sur la totalité de vins produits.

 Pendant longtemps les canadiens ont tenté d’implanter la Vigne au Québec, mais le climat était un obstacle de taille.

Pour surmonter cet handicape, dans les années 1980, il y eut la mise en œuvre d’une technique appelée buttage ou renchaussement. Cela consiste à faire remonter la terre sur les pieds de vigne, pour les enterrer sous quelques dizaines de centimètres, afin de les protéger des gels hivernaux. Cette méthode inédite fût mise au point par le Domaine de l’Orpailleur, et le professeur Galet, ampélographe de l’Université de Montpellier. L’idée leur est venue, parce que les pépiniéristes utilisaient déjà cette méthode pour protéger les rosiers durant l’hiver. Le buttage est une surcharge de travail importante pour le viticulteur, puisqu’il induit 2 opérations dans le temps : celle de remonter la terre pour l’hiver et celle de déterrer les pieds au printemps ; cela s’appelle le débuttage.

Cependant, sans le buttage, il parait évident que le vignoble Québécois n’aurait pas pu se développer à long terme.

 

Les viticulteurs ont souffert par le passé du froid extrême, et se réjouissent désormais du réchauffement climatique. Pour vous donner un ordre d’idées, les hivers durent d’octobre à fin mars, et les températures peuvent descendre jusqu’à -35°C. On voit bien que le cycle végétatif de la vigne est très court, et que le vignoble bénéficie par conséquent de peu d’ensoleillement pour obtenir de beaux raisins. A Durham, ville que se situe au centre du vignoble, il y a un ensoleillement moyen d’environ 1150 heures pendant le cycle végétatif, tandis qu’à Bordeaux, il y en a environ 2070.   

A tire indicatif, Montréal est situé sur la même latitude que Bordeaux.

De nos jours, seuls les cépages les plus fragiles bénéficient du buttage, puisque depuis les années 80, des hybrides de cépages européens et nord-américains furent créés pour résister aux très basses températures. Ainsi le vignoble est composé d’une cinquantaine de cépages, où les cépages européens vitis vinifera cohabitent avec des d’hybrides ; hybrides entre différents vitis et hybrides de même vitis. (Voir l’article : Qu’est ce qu’un cépage ?)

Le vignoble Québécois compte environ 70 domaines sur 300 ha, il peut produire toutes sortes de vins, avec une totale liberté d’assemblages et de vinifications ; le Québec n’a pas adhéré au système Vintners Quality Alliance (VQA) , qui est l’équivalent de notre système d’AOC, et qui existe depuis 1988. Récemment, le Québec mit en place un label pour promouvoir les vins de leur région, il s’agit de « Vin certifié du Québec ». (Pour en savoir plus sur les vins du Québec : cliquez)  

 

filets-de-raisins-geles.jpgPour en revenir au vin de glace, voici brièvement leurs conditions de production :

La récolte des raisins se termine environ fin octobre, les raisins sur-muris sont ramassés grâce à des filets qui avaient été placés au sol. Les filets remplis de raisins  sont suspendus au palissage, et ils resteront ainsi, dans le froid sec, pour une meilleure concentration,  jusqu’à ce qu’ils soient pressés gelés en janvier à -10°C.  

100kg de raisins donnent 12 à 15 litres de moût, contenant jusqu’à 40% de sucre.

Le vin de glace peut être rouge ou blanc et doit contenir 125g de sucres résiduels par litre au minimum.

 

Bonne découverte !

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